vendredi 28 mai 2010

Le pauvre matelot à prézégat !

Le petit cow-boy, Marie Louet, Raymonde Hammadou et Pierre Place.

Prézégat, chez Raymonde Hammadou au bar "la Couscousserie", construit par son mari mort depuis des années. Trente ans qu'elle tient le bar. La première fois qu'on y rentre on repère tout de suite la photo d'un jeune boxeur posée sur une étagère derrière le comptoir. C'est Ali, son mari. Venir ici jouer Le pauvre Matelot de Darius Milhaud et Jean Cocteau, cela avait une signification toute particulière puisque c'est le seul bar de ce quartier, un peu éloigné de tout il faut bien le dire, coupé du reste de Saint-Nazaire par la voie ferrée d'un côté et le marais de l'autre. C'est vite devenu le quartier général de Marie Louet comédienne et auteur et Pierre Place auteur et dessinateur de bande dessinée, deux artistes qui travaillent depuis quelques semaines avec le fanal à un projet de roman graphique dont l'action se situe à Prézégat et qui s'écrit et s'invente au fur et à mesure de leurs rencontres avec les habitants du quartiers. Le Pauvre Matelot c'était donc la première rencontre entre une complainte lyrique, un projet d'artistes, des habitants du quartier, un petit chien, deux jeunes cowboys, le tout entouré de rosiers en pleine floraison...

Et ça a été fabuleux du matin au soir depuis l'installation ou plutôt l'enlèvement d'un vieux billard et d'un baby-foot en moins de temps qu'il ne faut pour le dire par quatre clients, des costaux il va sans dire, amusés et mis au défi par nos "bah les gars passez devant si vous trouvez pas ça lourd un billard" jusqu’au départ du dernier spectateur… C’est une journée impossible à résumer, de ces journées qui ne se vivent vraiment que dans le présent du moment. De ces journées, qui empêchent de dormir parce qu’on en refait le déroulé histoire de la prolonger encore un petit peu. Et il y a aussi toutes ces personnes que Pierre et Marie vont retrouver la dernière semaine de juin quand ils vont revenir dans le quartier. On sait dit qu’on allait proposer aux habitants de venir faire un pique nique sur la place devant chez Raymonde ou dans l’ancienne école pour prolonger la rencontre, écouter leurs histoires et celui de leur quartier. On retrouvera sûrement ce petit garçon brun au foulard rouge de cow-boys qui habite à côté de chez Raymonde et qui a suivi toute cette journée, de l’accordage du piano aux deux représentations. Le soir, sa mère nous a dit qu’il était venu la supplier de ne pas l’envoyer au sport ce jour-là parce qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire à La Couscousserie ! vivement la fin du mois de juin…



1 commentaire:

rotko a dit…

j'ai assisté à cette representation à penhoet et salué cette belle initiative qui a enchanté tous les spectateurs consommateurs.

A renouveler bien sûr si possible !

http://grain-de-sel.cultureforum.net/musique-classique-f33/darius-milhaud-t7439.htm?highlight=darius+milhaud