mardi 16 décembre 2008

ENREGISTREMENT LIVE AU FANAL - Matthieu Donarier

Article paru dans Citizenjazz.com du 19 janvier 2009

Matthieu Donarier Trio au Fanal de Saint-Nazaire

L’enregistrement d’un disque est un moment d’autant plus singulier lorsqu’il est réalisé en public, sans filet. Le trio de Matthieu Donarier joue depuis plus de dix ans ; le saxophoniste souhaitait graver la trace de ce qui constitue son quotidien, c’est-à-dire la scène.
Contrairement au premier album du trio (OpticTopic, sorti en 2004 chez Yolk, le label nantais) et qui, enregistré en studio, n’était constitué que de compositions de Joe Quitzke ou de Donarier, la volonté du leader était ici d’enregistrer les nouvelles compositions du groupe, évidemment, mais aussi les reprises jouées en concert.
Pour cette première soirée dans une salle à l’acoustique excellente et devant un public nombreux et enthousiaste, le trio s’est donc livré à son exercice favori : le live ! Petite différence tout de même par rapport aux concerts classiques : les micros de Boris Darley enregistrent tout ! Les musiciens ont pu répéter pendant deux jours in situ, roder les nouveaux morceaux, prendre la mesure du théâtre Jean-Bart.
Une décennie, c’est déjà une belle durée de vie. Et dès les premières minutes on sent le vécu commun à Matthieu Donarier, Joe Quitzke et Manu Codjia, toutes ces heures passées ensemble à jouer, voyager ou discuter, et qui cimentent un groupe. Cette connivence leur permet de s’attaquer à des morceaux récents, voire très récents, et d’en faire de magnifiques moments de musique. Les rôles alternent : Codjia se fait « climatologue » pour souligner le solo de Donarier, puis ce dernier ponctue le solo du guitariste pendant que Quitzke n’en finit plus de trouver la frappe parfaite, la couleur de peau idéale ou le rythme impensable.

La première partie du concert fait la part belle au chant, à l’art de la chanson. A partir de mélodies accrocheuses, le trio propose une musique originale, faite de subtils décalages rythmiques et mélodiques. Ce matériau est l’occasion pour Donarier d’effectuer un travail impressionnant sur le souffle et la pâte sonore. Sa manière de travailler la mélodie, d’amener du ludique dans le jeu rappelle le Tiny Bell Trio de Dave Douglas. Ce n’est donc pas un hasard si le trio reprend Mourir pour des idées de Brassens, auteur que Douglas a lui-même repris avec brio. Par la suite, le groupe nous fait admirer sa science des contrastes, que ce soit à l’intérieur d’un titre ou entre eux : les paysages sonores se succèdent au fil des passages lyriques puis très libres, ou encore au milieu de lignes complexes, proches du travail de Tim Berne. La musique est moderne mais incarnée. La complexité de certaines lignes ne se fait pas au détriment du chant, qui reste l’élément fondamental. Le groupe semble avoir encore gagné en maturité. La liberté est partout, la musique semble prendre son envol sans entrave tout en étant très organique.

Les trois musiciens prennent du plaisir, ça se voit et ça s’entend. Les regards échangés, les petits sourires ne trompent pas. On ressent aussi une sorte de soulagement : un enregistrement, ça compte. Le trac est sans doute plus présent que d’habitude. Le trio veut donner du plaisir et conserver toute son intégrité. Une volonté de bien faire qui crée le stress mais débouche sur de vrais instants de magie musicale. Cet investissement de chaque instant, on le constate aussi dans un rituel caractéristique de Matthieu Donarier : la musique est intrinsèquement liée à la danse, et il danse comme il joue. D’un pied sur l’autre, il allie le geste au souffle : corps et esprit au service de la musique.

Premier soir d’enregistrement - une étape importante du projet qui démarre et déjà, la satisfaction d’avoir beaucoup de choses pour le disque… Ça promet !

Julien Gros Burdet

photo : Matthieu Donarier © Patrick Audoux / Vues Sur Scènes

lundi 15 décembre 2008

REPETITION PUBLIQUE - Matthieu Donarier Trio

Lundi 15 décembre, le saxophoniste et clarinettiste Mathieu Donarier, accompagné de Manu Codja à la guitare électrique et Jo Quitzke à la batterie, a ouvert les portes du Théâtre Jean Bart au public pour une répétition qui a fait l'objet d'un enregistrement partiel pour son nouvel album (sortie prévue en octobre 2009). Après Jacky Molard, c'est la deuxième fois cette saison que nous proposons au public de venir assister à une répétition de concert d'un groupe de jazz. 50 personnes sont venues découvrir les nouvelles compositions du trio et parler de ce nouveau projet avec les jeunes musiciens.
Le lendemain soir, 47 élèves des classes à horaires aménagés musique du collège Jean Moulin sont venus assister au concert de Matthieu Donarier Trio. Un peu avant le concert, il les a rencontrés pour discuter de son parcours de musicien, expliquer un peu son travail et son goût pour le jazz. Matthieu Donarier est un ancien élève du conservatoire national de musique de Saint-Nazaire. A l’issue du concert, ils ont de nouveau retrouvé les musiciens pour discuter à chaud de ce qu’ils venaient d’entendre. Enthousiasme général pour ces musiciens en herbe !

jeudi 11 décembre 2008

REPETITION PUBLIQUE - Koltès

La première période de résidence de création de Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès mis en scène par Christophe Rouxel du Théâtre Icare a débuté le 3 décembre. Les répétitions ont commencé mais nous nous sommes faites discrètes, pour les laisser prendre leurs marques.
Ce jeudi 11 décembre était donc pour nous aussi la première répétition à laquelle nous assistions. L'exercice est toujours difficile pour une équipe en création : montrer le travail en train de se faire, avec la fragilité des moments de doutes, d'essais, refaire encore et encore, s'interroger mille fois sur un mot, la justesse d'un déplacement, une intention de l'auteur. Christophe Rouxel s'est toujours prêté de bonne grâce à l'exercice, évidemment nous en avons "profité"... Des élèves se sont donc succédés tout l'après midi pour assister aux répétitions et discuter avec l'équipe.
Le soir, une cinquantaine de personnes sont également venues assister à une séance de travail et échanger sur ce qu'ils venaient de voir. L'appréhension des comédiens était palpable, renforcée par la proximité physique du public et la présence d'une caméra de TV Nantes. Quant les gens ont pris la parole après la répétition, on a pu sentir une réelle envie d'en savoir plus, de connaître la suite... Quelqu'un dans le public a demandé si les didascalies de l'auteur étaient respectées. Christophe Rouxel a répondu oui au maximum, mais il a expliqué que bien souvent c'était plus une indication d'ambiance qui était donnée et il a lu un exemple : " Tout à coup un tourbillon de sable rouge portant des cris de chien couche les herbes et plie les branches, tandis que monte du sol, comme une pluie à l'envers, une nuée d'éphémères suicidaires et affolés qui voile toute clarté". Nous, ça nous a aussi donné envie de lire toutes les didascalies de Koltès...

mercredi 10 décembre 2008

FRISSONS GARANTIS ! Le retour

Après le chevalier sans tête qui provoquait des cris d'épouvantes, cette fois c'est l'ogre poilu de L'hiver de Léon, film d'animation de Pierre-Luc Granjon et Pascal Le Nôtre qui effraie les petits. Quant à nous, c'est le caquètement des poussins de Chez Madame Poule de Tali qu'on retiendra pour cette cession d'Ecole au cinéma, à laquelle ont assisté 17 écoles de Saint-Nazaire au cours de la semaine, avec au total 1307 enfants de maternelle.

mardi 9 décembre 2008

HIROAKI UMEDA

Après Accumulated Layout de Hiroaki Umeda.

Bertrand Salanon et Sylvette Magne (codirecteurs du Fanal),
avec Hiroaki Umeda au théâtre Jean-Bart.

samedi 6 décembre 2008

STAGE DANSE - danseurs amateurs

Dans le cadre de Trajectoire(s), semaine consacrée à la danse contemporaine, nous avons organisé un stage pour les danseurs amateurs autour du spectacle Wasla de Héla Fattoumi accueilli le 5 décembre. 19 stagiaires se sont inscrits. Ils (car il y a deux hommes, fait rarissime malheureusement dans nos stage !) pratiquent la danse à la MJC de la Baule, avec l'association le LABO et au Conservatoire de danse à St Nazaire.



Le vendredi soir, les stagiaires ont assisté au spectacle et à la rencontre qui a suivi avec Héla Fattoumi. Elle a accepté spontanément cette rencontre bien qu'elle doive très vite reprendre la route pour rejoindre Caen et le festival qu’elle y organise au Centre chorégraphique avec Eric Lamoureux. Elle accorde néanmoins du temps aux stagiaires pour leur raconter la genèse et la longue vie de Wasla, spectacle qui a 10 ans déjà. Elle nous a dit aussi à quel point elle est émue de venir danser au Théâtre Jean Bart, 11 ans après la longue période de résidence qu’elle avait effectué dans cette même salle pour créer Asile Poétique. Elle avait fait beaucoup de rencontres à cette époque à travers des stages, des ateliers… quelques visages présents ce soir là lui sont même familiers !

Le lendemain, on se retrouve à la MJC de La Baule à 14h30 pour 4 heures de stage de pratique. C’est Loren Palmer, danseuse au Centre chorégraphique de Caen, qui encadre ce stage. Néo-zélandaise d’origine (elle a gardé un charmant petit accent !), interprète mais aussi chorégraphe (de la cie 2k Far), elle a dansé avec beaucoup de chorégraphes (Gianni Joseph, Joëlle Bouvier, Charles Cré-Ange, Lionel Hoche, Guilhermle Botelho, Khalid Benghrib…). Pendant quatre heure très intenses, Loren aide les danseurs, au travers de consignes et de conseils avisés, à puiser en eux l’audace et l’imagination nécessaires pour créer leurs propres phrases chorégraphiques. Les danseurs ont tous de l'énergie et de la motivation à revendre. Les quatre heures passent vite même. Chacun a donné le meilleur de lui même pour un stage très réussi. A quand le prochain nous demande-t-on !

STAGE DANSE - danseurs amateurs


jeudi 4 décembre 2008

FRISSONS GARANTIS !

Depuis maintenant deux semaines, presque tous les matins, à la même heure, on entend un terrible cri d’horreur. Celui d’une femme... C’est sûr que la première apparition du cavalier sans tête a de quoi faire peur… En fait, notre bureau est juste à côté de la salle de projection cinéma et si on laisse la porte ouverte, on ne rate pas une minute de la bande son. Ah Shining de Stanley Kubrick l’année dernière et Peau d’Âne de Jacques Demy !
En deux semaines, ce sont 1056 élèves qui sont venus au fanal assister à une projection de Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête, réalisé par Tim Burton dans le cadre de lycéen au cinéma.