mardi 16 décembre 2008

ENREGISTREMENT LIVE AU FANAL - Matthieu Donarier

Article paru dans Citizenjazz.com du 19 janvier 2009

Matthieu Donarier Trio au Fanal de Saint-Nazaire

L’enregistrement d’un disque est un moment d’autant plus singulier lorsqu’il est réalisé en public, sans filet. Le trio de Matthieu Donarier joue depuis plus de dix ans ; le saxophoniste souhaitait graver la trace de ce qui constitue son quotidien, c’est-à-dire la scène.
Contrairement au premier album du trio (OpticTopic, sorti en 2004 chez Yolk, le label nantais) et qui, enregistré en studio, n’était constitué que de compositions de Joe Quitzke ou de Donarier, la volonté du leader était ici d’enregistrer les nouvelles compositions du groupe, évidemment, mais aussi les reprises jouées en concert.
Pour cette première soirée dans une salle à l’acoustique excellente et devant un public nombreux et enthousiaste, le trio s’est donc livré à son exercice favori : le live ! Petite différence tout de même par rapport aux concerts classiques : les micros de Boris Darley enregistrent tout ! Les musiciens ont pu répéter pendant deux jours in situ, roder les nouveaux morceaux, prendre la mesure du théâtre Jean-Bart.
Une décennie, c’est déjà une belle durée de vie. Et dès les premières minutes on sent le vécu commun à Matthieu Donarier, Joe Quitzke et Manu Codjia, toutes ces heures passées ensemble à jouer, voyager ou discuter, et qui cimentent un groupe. Cette connivence leur permet de s’attaquer à des morceaux récents, voire très récents, et d’en faire de magnifiques moments de musique. Les rôles alternent : Codjia se fait « climatologue » pour souligner le solo de Donarier, puis ce dernier ponctue le solo du guitariste pendant que Quitzke n’en finit plus de trouver la frappe parfaite, la couleur de peau idéale ou le rythme impensable.

La première partie du concert fait la part belle au chant, à l’art de la chanson. A partir de mélodies accrocheuses, le trio propose une musique originale, faite de subtils décalages rythmiques et mélodiques. Ce matériau est l’occasion pour Donarier d’effectuer un travail impressionnant sur le souffle et la pâte sonore. Sa manière de travailler la mélodie, d’amener du ludique dans le jeu rappelle le Tiny Bell Trio de Dave Douglas. Ce n’est donc pas un hasard si le trio reprend Mourir pour des idées de Brassens, auteur que Douglas a lui-même repris avec brio. Par la suite, le groupe nous fait admirer sa science des contrastes, que ce soit à l’intérieur d’un titre ou entre eux : les paysages sonores se succèdent au fil des passages lyriques puis très libres, ou encore au milieu de lignes complexes, proches du travail de Tim Berne. La musique est moderne mais incarnée. La complexité de certaines lignes ne se fait pas au détriment du chant, qui reste l’élément fondamental. Le groupe semble avoir encore gagné en maturité. La liberté est partout, la musique semble prendre son envol sans entrave tout en étant très organique.

Les trois musiciens prennent du plaisir, ça se voit et ça s’entend. Les regards échangés, les petits sourires ne trompent pas. On ressent aussi une sorte de soulagement : un enregistrement, ça compte. Le trac est sans doute plus présent que d’habitude. Le trio veut donner du plaisir et conserver toute son intégrité. Une volonté de bien faire qui crée le stress mais débouche sur de vrais instants de magie musicale. Cet investissement de chaque instant, on le constate aussi dans un rituel caractéristique de Matthieu Donarier : la musique est intrinsèquement liée à la danse, et il danse comme il joue. D’un pied sur l’autre, il allie le geste au souffle : corps et esprit au service de la musique.

Premier soir d’enregistrement - une étape importante du projet qui démarre et déjà, la satisfaction d’avoir beaucoup de choses pour le disque… Ça promet !

Julien Gros Burdet

photo : Matthieu Donarier © Patrick Audoux / Vues Sur Scènes

lundi 15 décembre 2008

REPETITION PUBLIQUE - Matthieu Donarier Trio

Lundi 15 décembre, le saxophoniste et clarinettiste Mathieu Donarier, accompagné de Manu Codja à la guitare électrique et Jo Quitzke à la batterie, a ouvert les portes du Théâtre Jean Bart au public pour une répétition qui a fait l'objet d'un enregistrement partiel pour son nouvel album (sortie prévue en octobre 2009). Après Jacky Molard, c'est la deuxième fois cette saison que nous proposons au public de venir assister à une répétition de concert d'un groupe de jazz. 50 personnes sont venues découvrir les nouvelles compositions du trio et parler de ce nouveau projet avec les jeunes musiciens.
Le lendemain soir, 47 élèves des classes à horaires aménagés musique du collège Jean Moulin sont venus assister au concert de Matthieu Donarier Trio. Un peu avant le concert, il les a rencontrés pour discuter de son parcours de musicien, expliquer un peu son travail et son goût pour le jazz. Matthieu Donarier est un ancien élève du conservatoire national de musique de Saint-Nazaire. A l’issue du concert, ils ont de nouveau retrouvé les musiciens pour discuter à chaud de ce qu’ils venaient d’entendre. Enthousiasme général pour ces musiciens en herbe !

jeudi 11 décembre 2008

REPETITION PUBLIQUE - Koltès

La première période de résidence de création de Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès mis en scène par Christophe Rouxel du Théâtre Icare a débuté le 3 décembre. Les répétitions ont commencé mais nous nous sommes faites discrètes, pour les laisser prendre leurs marques.
Ce jeudi 11 décembre était donc pour nous aussi la première répétition à laquelle nous assistions. L'exercice est toujours difficile pour une équipe en création : montrer le travail en train de se faire, avec la fragilité des moments de doutes, d'essais, refaire encore et encore, s'interroger mille fois sur un mot, la justesse d'un déplacement, une intention de l'auteur. Christophe Rouxel s'est toujours prêté de bonne grâce à l'exercice, évidemment nous en avons "profité"... Des élèves se sont donc succédés tout l'après midi pour assister aux répétitions et discuter avec l'équipe.
Le soir, une cinquantaine de personnes sont également venues assister à une séance de travail et échanger sur ce qu'ils venaient de voir. L'appréhension des comédiens était palpable, renforcée par la proximité physique du public et la présence d'une caméra de TV Nantes. Quant les gens ont pris la parole après la répétition, on a pu sentir une réelle envie d'en savoir plus, de connaître la suite... Quelqu'un dans le public a demandé si les didascalies de l'auteur étaient respectées. Christophe Rouxel a répondu oui au maximum, mais il a expliqué que bien souvent c'était plus une indication d'ambiance qui était donnée et il a lu un exemple : " Tout à coup un tourbillon de sable rouge portant des cris de chien couche les herbes et plie les branches, tandis que monte du sol, comme une pluie à l'envers, une nuée d'éphémères suicidaires et affolés qui voile toute clarté". Nous, ça nous a aussi donné envie de lire toutes les didascalies de Koltès...

mercredi 10 décembre 2008

FRISSONS GARANTIS ! Le retour

Après le chevalier sans tête qui provoquait des cris d'épouvantes, cette fois c'est l'ogre poilu de L'hiver de Léon, film d'animation de Pierre-Luc Granjon et Pascal Le Nôtre qui effraie les petits. Quant à nous, c'est le caquètement des poussins de Chez Madame Poule de Tali qu'on retiendra pour cette cession d'Ecole au cinéma, à laquelle ont assisté 17 écoles de Saint-Nazaire au cours de la semaine, avec au total 1307 enfants de maternelle.

mardi 9 décembre 2008

HIROAKI UMEDA

Après Accumulated Layout de Hiroaki Umeda.

Bertrand Salanon et Sylvette Magne (codirecteurs du Fanal),
avec Hiroaki Umeda au théâtre Jean-Bart.

samedi 6 décembre 2008

STAGE DANSE - danseurs amateurs

Dans le cadre de Trajectoire(s), semaine consacrée à la danse contemporaine, nous avons organisé un stage pour les danseurs amateurs autour du spectacle Wasla de Héla Fattoumi accueilli le 5 décembre. 19 stagiaires se sont inscrits. Ils (car il y a deux hommes, fait rarissime malheureusement dans nos stage !) pratiquent la danse à la MJC de la Baule, avec l'association le LABO et au Conservatoire de danse à St Nazaire.



Le vendredi soir, les stagiaires ont assisté au spectacle et à la rencontre qui a suivi avec Héla Fattoumi. Elle a accepté spontanément cette rencontre bien qu'elle doive très vite reprendre la route pour rejoindre Caen et le festival qu’elle y organise au Centre chorégraphique avec Eric Lamoureux. Elle accorde néanmoins du temps aux stagiaires pour leur raconter la genèse et la longue vie de Wasla, spectacle qui a 10 ans déjà. Elle nous a dit aussi à quel point elle est émue de venir danser au Théâtre Jean Bart, 11 ans après la longue période de résidence qu’elle avait effectué dans cette même salle pour créer Asile Poétique. Elle avait fait beaucoup de rencontres à cette époque à travers des stages, des ateliers… quelques visages présents ce soir là lui sont même familiers !

Le lendemain, on se retrouve à la MJC de La Baule à 14h30 pour 4 heures de stage de pratique. C’est Loren Palmer, danseuse au Centre chorégraphique de Caen, qui encadre ce stage. Néo-zélandaise d’origine (elle a gardé un charmant petit accent !), interprète mais aussi chorégraphe (de la cie 2k Far), elle a dansé avec beaucoup de chorégraphes (Gianni Joseph, Joëlle Bouvier, Charles Cré-Ange, Lionel Hoche, Guilhermle Botelho, Khalid Benghrib…). Pendant quatre heure très intenses, Loren aide les danseurs, au travers de consignes et de conseils avisés, à puiser en eux l’audace et l’imagination nécessaires pour créer leurs propres phrases chorégraphiques. Les danseurs ont tous de l'énergie et de la motivation à revendre. Les quatre heures passent vite même. Chacun a donné le meilleur de lui même pour un stage très réussi. A quand le prochain nous demande-t-on !

STAGE DANSE - danseurs amateurs


jeudi 4 décembre 2008

FRISSONS GARANTIS !

Depuis maintenant deux semaines, presque tous les matins, à la même heure, on entend un terrible cri d’horreur. Celui d’une femme... C’est sûr que la première apparition du cavalier sans tête a de quoi faire peur… En fait, notre bureau est juste à côté de la salle de projection cinéma et si on laisse la porte ouverte, on ne rate pas une minute de la bande son. Ah Shining de Stanley Kubrick l’année dernière et Peau d’Âne de Jacques Demy !
En deux semaines, ce sont 1056 élèves qui sont venus au fanal assister à une projection de Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête, réalisé par Tim Burton dans le cadre de lycéen au cinéma.

vendredi 28 novembre 2008

JEAN-JACQUES MILTEAU - rencontre

Ce sont des lycéens un peu impressionnés, qui ont rencontré Jean-Jacques Milteau vendredi 28 novembre au Lycée Aristide Briand, le lendemain de son premier concert au Théâtre Jean-Bart. Est-ce que les présences à ses cotés de Manu Galvin, son guitariste depuis toujours, et une des voix du groupe Michael Robinson en seraient la cause… ? Les lycéens avaient préparé leur rencontre et ont, tour à tour, posé leurs questions. Jean-Jacques Milteau est revenu sur le concert de la veille, sur ses débuts de musicien, sur son amour pour le Blues.
Avant de conclure et de prolonger un peu cette rencontre autour d’un café, Jean-Jacques Milteau qui avait apporté tous ses harmonicas (une quarantaine quand même…) a joué en version acoustique is this the way ?, accompagné de Manu Galvin à la guitare et Michael Robinson à la voix, un moment privilégié pour une vingtaine de lycéens…

JEAN-MICHEL HUMEAU - Leçon de cinéma

L'association Version Originale a proposé une nouvelle leçon de cinéma au fanal, cette fois autour du travail de la lumière au cinéma. C’est en compagnie de Jean-Michel Humeau, chef opérateur et directeur de la photographie, que nous avons passé cette soirée. Avec forces anecdotes de tournage et de combines employées sur le film L’enfant lion de Patrick Grandperret projeté en deuxième partie de soirée, Jean-Michel Humeau nous a un peu plus familiarisé sur ce métier du cinéma souvent méconnu du public. On imagine un peu plus comment peut se dérouler un tournage autour de cet élément essentiel qu’est la lumière et la photographie, les difficultés qui peuvent être rencontrées et les astuces qu’il faut trouver pour y remédier. Par exemple, pendant une séquence nocturne de L’enfant lion filmée au Zimbabwe, le tournage a du être interrompu et déplacé dans un pays plus au nord parce que des nuées d’insectes s’abattaient sur les projecteurs. Bref, un très bon moment et un éclairage sur un métier passionnant.

lundi 24 novembre 2008

JOSÉ MARIA VIEIRA MENDÉS - rencontre

Christophe Rouxel et deux des comédiens que l’on va retrouver en janvier dans la création de Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès sont venus lire un texte d’un jeune auteur portugais José Maria Vieira Mendès. Cette lecture a été suivie d’une rencontre avec le public où l’auteur a expliqué sa façon de travailler en lien direct avec les comédiens. Il a dit à quel point il avait besoin d’être dans un théâtre pour écrire et non pas dans la solitude de son appartement. Il nous a parlé du « pouvoir » de l’auteur en expliquant qu’il pouvait très bien faire intervenir un personnage quand bon lui semblait, sans cohérence apparente pour la narration. Que ses pièces étaient très fragmentaires. Qu’il pouvait à sa guise commander les entrées et les sorties. Qu’au théâtre, ce qui l’intéressait tout particulièrement c’était le rapport à l’espace et au temps. Comment dans un temps donné, celui de la représentation, dans un espace donné, celui du plateau, on pouvait jouer avec d’autre rapport au temps et à l’espace. Que la pièce Ana qui venait d’être lu, explorait le temps, les temps qu’on pouvait réunir, croiser, dilater. José Maria Vieira Mendès est également traducteur. Il a traduit Beckett, Jon Fosse, Harold Pinter, Heiner Müller, Berttold Brecht.

ANNE THÉRON - rencontre

Nous avons passé une semaine en compagnie d’Anne Théron. Elle est à la fois auteur, cinéaste et metteur en scène. Nous l’avons accueillie pour amour/variations son nouveau spectacle dont elle est à la fois l’auteur et la metteur en scène. Anne Théron dit volontiers d’elle qu’au fond elle est une vraie midinette. Qu’avec ce spectacle, elle voulait se situer du côté du mélodrame amoureux, à mi-chemin entre Moderato Cantabile de Marguerite Duras et Sur la route de Madison de Clint Eastwood. « Je ne suis pas dans une sacralisation de l’amour. J’essaye de montrer ce que peut représenter la présence de l’autre sans se toucher. La logique de la sensation prime sur la narration » explique-t-elle.
Après avoir beaucoup discuté avec le public, on s’est dit qu’il s’agissait, en fait, bien plus d’un spectacle sur l’impossibilité d’aimer que sur l’amour. Lors d’une rencontre après la représentation, une spectatrice était très virulente : « mais il devrait la prendre dans ses bras ! On ne sent pas qu’ils s’aiment. Pendant le tango, là oui, il y avait de la passion ! » Pedro Cabanas un des comédiens a répondu « vous êtes dans la frustration, vous l’avez ressenti. Ces personnages le sont aussi, ils n’arrivent pas à s’aimer, de peur de tout perdre ». On s’est dit avec Anne Théron que c’était aussi une pièce « sociale » en ce sens que pour ces gens qui ne possèdent rien (ce sont des domestiques) vivre l’amour c’est aussi risquer de le perdre. Ils auraient alors vraiment tout perdu, même cet espoir.

Les deux jours suivants, nous l’avons accompagnée au lycée Aristide Briand, pour rencontrer différents groupes de lycéens. Le lendemain matin nous avons reçu ce mail :


bonsoir

je voulais vous remercier pour la rencontre organisée entre Anne Théron et mes élèves de 1ère.
Ce fut très très riche, mais beaucoup beaucoup plus encore :

les élèves en sont ressortis absolument bouleversés et émus. Une fois qu'Anne Théron nous a quittés, nous avons encore parlé de la pièce et de sa merveilleuse auteur : les élèves ont été totalement conquis par Anne et sa façon de vivre et partager sa passion. Ils ont été étonnés de rencontrer quelqu'un qui vivait autant le théâtre, avec ses doutes et ses certitudes. Ils ont trouvé que ses réponses étaient non seulement enrichissantes mais propices à bien des commentaires, des rebonds, des ouvertures et des évasions. Elle nous a fait rêver. On en a parlé et reparlé, et à la fin des cours, deux heures après, il y avait encore plein d'étoiles dans les yeux des élèves et des mercis et des "quel choc! Alors, si vous avez la possibilité de lui transmettre nos remerciements chaleureux et nos félicitations,...n'hésitez surtout pas...

Aussitôt lu, aussitôt faxé à l’hôtel de Anne Théron ! Nous aussi ça nous fait du bien de lire que ces rencontres sont importantes pour les lycéens.

Enfin le fanal a proposé une carte blanche cinéma de deux jours à Anne Théron. Elle a choisit quatre films qui disent l’amour, les corps et le désir : Les Orgueilleux de Yves Allégret, Sur la route de Madison de Clint Eastwood, Intimité de Patrice Chéreau et l’Empire des sens de Nagasi Oshima. Chaque projection a été suivie d’une discussion entre Anne et le public. Comment le cinéma pouvait rendre compte de l’attente, du désir, de l’impossibilité d’aimer ? On a bien sûr fait le parallèle avec amour/variations, avec ce que le théâtre offrait lui de différent pour exprimer les mêmes émotions.
Après Intimité, Anne a repris la parole en disant : « je suis désolée, il y a longtemps que je ne l’avais pas revu ». En faite, elle s’adressait à des parents accompagnés par leur jeune fille. On l’avait vue la veille au lycée et reconnue. Elle avait dit à ses parents : « il faut qu’on y aille, il faut qu’on l’entende parler des films ». Alors ils l’ont accompagnée pour voir Intimité. Après le film et la rencontre qui a suivi, on s’est tous retrouvés au bar du fanal pour prolonger la discussion. On trouvait formidable que ces parents aient accompagné leur fille. La mère de la jeune fille a dit : « on fait confiance à notre fille ». Finalement ils ont commandé un sandwich et sont restés tous les trois pour L’E mpire des sens et pour la discussion qui a suivi. On est tous sortis littéralement épuisés, éprouvés par le film. Avec Anne Théron, nous avons trouvé ça beau des parents et leur fille qui parlent de cinéma, de désir, de recherche d’absolu dans le corps de l’autre et qui échangent avec toute une salle qui vient de partager ou pas, les mêmes émotions.

samedi 8 novembre 2008

STAGE KOLTÉS - Comédiens amateurs

Le samedi 8 et dimanche 9 novembre, un stage pour des comédiens amateurs s'est déroulé au théâtre icare, co-organisé par le fanal dans le cadre de la résidence de création de Combat de nègre et de chiens de Koltès mis en scène par Christophe Rouxel. C'est le comédien Didier Morillon qui l'encadrait. Le lundi nous avons eu des retours très enthousiastes des stagiaires. On leur a dit que s'ils le souhaitaient, ils pouvaient nous mettre ça par écrit. Voilà donc la réaction de Brigitte et celle de Philippe deux des stagiaires :

Le stage était vraiment super. Il s'est déroulé dans une ambiance détendue et conviviale qui a permis à chacun, je pense, de s'exprimer sans crainte d'être jugé.
Les exercices d'échauffement proposés par Didier nous ont permis d'entrer en contact et de nous sentir en confiance. Le travail de choeur a été particulièrement enrichissant dans la prise de conscience de l'autre, des autres, et de la faculté que l'on a, lorsque nos sens sont à l'écoute, de faire des choses ensemble en même temps alors même que l'on ne se voit pas forcément. Tout ce travail demande une grande concentration, c'est sans doute pourquoi nous étions vraiment bien fatigués à l'issue de la première journée mais très heureux de nous retrouver le lendemain. Didier s'est toujours montré à l'écoute et très encourageant par rapport aux propositions de jeu que l'on pouvait faire tout en nous incitant à aller dans des directions différentes. Le seul regret que l'on puisse avoir c'est de ne pas avoir pu aller plus loin dans le travail, on sentait que des choses se mettaient en place et on aurait aimé pouvoir les approfondir. On aurait volontiers remis ça une troisième journée!


Brigitte
Bonjour,
L’an dernier déjà, j’ai eu la chance de participer au stage dirigé, au fanal, par Vincent Goethals. Durant deux week-end, nous avions travaillé sur des textes de Stanislas Cotton, « Révolution et autres petits drames ». La finalité était alors, si ce travail était suffisamment abouti, de le présenter en lever de rideau de « Si j’avais su j’aurais fait des chiens » de Stanislas Cotton et mis en scène par Vincent Goethals…Nous avons pu présenter notre travail au public et ce fût une expérience très enrichissante.

Le stage animé cette année par Didier Morillon, sur un seul week-end, n’avait pas la prétention de nous permettre une représentation en public.
Etait-ce moins intéressant pour autant ? …Non, pas du tout !
Didier nous a fait découvrir et/ou approfondir certaines techniques de base du jeu de l’acteur, en s’appuyant, pour partie, sur le texte « Roberto Zucco » de Koltès.
Il m’est difficile de relater ici tout le contenu de stage, mais je vous livre cependant quelques-unes des pistes empruntées lors de ce week-end.
Une partie du stage a été consacrée à la préparation physique et vocale, indispensable pour s’adapter rapidement aux exigences des situations de jeu. Nous avons également travaillé sur l’improvisation, l’imagination, l’initiative, en veillant à rester cohérents avec ce qui avait déjà été proposé.
Plusieurs exercices étaient axés sur le champ d’attention, pour savoir à tout moment où se situent les autres intervenants et pouvoir réagir en fonction des autres. Didier a beaucoup insisté sur l’importance de faire concorder notre propre jeu avec celui des autres.
D’ailleurs, nous avons poursuivi cette idée avec un gros travail sur le chœur (travail que j’avais déjà abordé avec Vincent Goethals), pour apprendre à bouger ensemble, à dire un texte ensemble, dans le respect d’un rythme imposé.
Par ailleurs, pour prendre conscience de l’importance de la détente musculaire, nous avons travaillé sur la relaxation. En effet, des muscles tendus apportent un surcroît de contraction, ce qui nous rend moins disponible au texte, au personnage, …au rôle.
Nous avons survolé, car nous ne pouvions tout approfondir, de nombreux détails de jeu, … qu’il ne faut pas « forcer » le personnage (sur-jeu, exhibitionnisme) mais rester fidèle au texte et jouer juste, ou encore qu’un léger changement, du volume de voix par exemple, peut transformer notre état d’esprit et modifier totalement le jeu.
A la fin de ce stage, comme à la fin du précédent, on reste sur sa fin, déçu, non pas de ce que l’on vient de vivre durant ce week-end, mais déçu de ne pouvoir prolonger ce travail…Alors, à quand le prochain stage ?

Bonne réception,
Philippe






lundi 3 novembre 2008

Rencontre à la Maison de Quartier d'Avalix

Nous sommes venus présenter le spectacle Circus Klezmer aux deux groupes de personnes qui suivent les cours d’alphabétisation à la maison de quartier d’Avalix. Une des femmes qui était présente ne comprend pas encore très bien le français. Les images envoyées par la compagnie étaient un support bien utile. Aujourd’hui nous avons reçu un appel de Sophie l’animatrice, notre relais. Vingt deux personnes se sont inscrites pour venir voir le spectacle.

vendredi 24 octobre 2008

DAVID BOBÉE (Cannibales) - rencontre

Nous avons accueilli le spectacle Cannibales de Ronan Chéneau mis en scène par David Bobée. L’accueil du public lycéen qui se trouvait dans la salle a été très chaleureux. Les élèves se sont tous levés au moment des applaudissements. 65 personnes sont restées à la rencontre. Des réactions enthousiastes, mais aussi des avis plus partagés, ont été exprimés sur le spectacle.

JACKY MOLARD QUARTET : ÉLECTRIQUES - résidence

Samedi 25 octobre, 55 personnes sont venues pour la deuxième répétition de Jacky Mollard et de son quartet. Cette fois ce sont des élèves de l’école de musique, de la section musique traditionnelle qui sont venus en nombre. La rencontre a été très différente de celle du jeudi soir, ou, là aussi, plus de 50 personnes étaient venues voir les musiciens travailler. Cette fois c’était une discussion très technique qui s’est engagée entre les musiciens sur le plateau et ceux présents dans le public.


Quelques photos de la résidence et de la répétition publique du 23 octobre 2008.

Hélène Labarrière + Jacky Molard Quartet (© pierre.k - 2008)
Jacky Molard (© pierre.k - 2008)Janick Martin (© pierre.k - 2008)


jeudi 23 octobre 2008

JACKY MOLARD QUARTET : ÉLECTRIQUES - résidence

Repas avec l'équipe du fanal après la répétition publique à laquelle 55 personnes ont assisté. Nous en avons profité pour fêter l'anniversaire d'Hélène Labarrière...




mardi 21 octobre 2008

OLIVIER DUBOIS - rencontre


La rencontre après le spectacle Faune(s) d’Olivier Dubois a suscité un grand intérêt de la part des spectateurs, beaucoup sont restés pour participer ou simplement écouter Olivier Dubois préciser son parcours, la genèse de ce projet ou encore sa conception de l’interprète. Certains, déroutés par le spectacle, ont pu exprimer leur perte de repères en toute simplicité. Olivier Dubois a su conquérir son auditoire par la pertinence de ses réponses et l’humour qu’il y a glissé à chaque fois. Quant à la fin de la rencontre, sous forme de boutade, il a lancé aux spectateurs :
Est-ce que vous êtes pour que le fanal produise mon prochain projet ?
Le public en chœur a répondu oui ! Et c’est sur un grand éclat de rire impertinent et un rien provocateur que s’est achevée cette belle soirée.

vendredi 17 octobre 2008

JEAN-FRANÇOIS LE GARREC - rencontre


Rencontre autour du Mariage de Figaro mise en scène de Jean-François Le Garrec

Avec une classe de 1ère GEL du lycée Aristide Briand
Vendredi 17 octobre, une petite classe et leur professeur de Français, Frédérique Cheval, accueillent le metteur en scène. Pour beaucoup d’entre eux, le spectacle qu’ils viendront voir le lendemain sera leur premier spectacle. Jean-François Le Garrec est très à l’aise et prolixe. Avec passion, il leur parle de ce qui l’a conduit à devenir metteur en scène, de son travail de comédien et metteur en scène, du fonctionnement d’une compagnie…
Avec quelques informations en plus sur le Mariage de Figaro, l’heure passe vite ; le rendez-vous est pris pour le lendemain!

jeudi 16 octobre 2008

GILLES SAUSSIER - Récit d'une rencontre

La première rencontre avec Gilles Saussier, Jean-Yves Petiteau et avec ce magnifique projet de parcours de SDF commandé par l'association Action Création Solidarité de Saint Nazaire a eu lieu le 15 novembre 2007 au Croisic lors d'une journée d'étude organisée par Le Réseau Santé Précarité sur le thème Culture et insertion.

Cette journée réunissait des professionnels du secteur sanitaire et social, des militants associatifs, des institutions, des bénévoles et des acteurs culturels, artistes ou représentants de structures. Le fanal avait été invité pour parler des différents projets menés avec l'hôpital psychiatrique depuis quelques années. Il devait notamment être question d'une résidence d'artiste avec la chanteuse Marie Renaud (Marie Tout Court) qui avait mené des ateliers d'écriture avec des usagés de psychiatrie et qui avait également donné un concert dans l'intra, c'est à dire à l'hôpital pour des patients qui n'ont pas la possibilité de se rendre dans une salle de spectacle.

On devait également évoquer La déposition de Hélène Pedneault mise en scène de Philippe Houriet qui avait été jouée en septembre dernier au CATTP (centre accueil thérapeutique à temps partiel).

Gilles Saussier s'est donc retrouvé à intervenir dans la même table ronde "La culture : vivre une histoire collective pour construire son histoire individuelle? - regards croisés d'acteurs du social, de la psychiatrie, de la culture".

En entendant le récit de ce projet, on s'est dit que même si l'activité de la scène nationale était en premier lieu naturellement tournée vers le spectacle vivant, on ne pouvait pas ne pas être concerné et ne pas soutenir un tel travail. L'art interrogeait le réel et qui plus est, un réel qui faisait partie de notre quotidien.

En effet, Didier Harel le sans domicile fixe qui avait été le déclencheur de ces parcours était mort dans un square très proche du fanal. Il dormait la nuit sur un banc à quelques centaines de mètres de nos bureaux. Nous étions donc quotidiennement sur le même parcours mais nous ne nous étions jamais croisés...

mercredi 15 octobre 2008

ENVERT DES VILLES, ENDROITS DES CORPS







Quelques extraits en images du "journal" édité à l'occasion du projet de GILLES SAUSSIER.

#1 Yannick Richard, sur les traces de son enfance passée avec Didier Harel, sans domicile fixe décédé en 2005 à Saint-Nazaire.

Ce journal est le fruit d'une collaboration entre Gilles Saussier et le graphiste David Poullard. Il est publié par l'association Solidarité et Création et l'association Peuple et Culture 44.

lundi 13 octobre 2008

PIERRE MEUNIER - rencontre

© Alain Julien

Pendant la rencontre qui a suivi Au milieu du désordre de et par Pierre Meunier il a été beaucoup question de souvenir d’enfances, des petites choses qui relient chacun et le définit dans son rapport au monde. Certains ont constaté qu’il y avait bien longtemps qu’ils n’avaient pas touché un cailloux…

vendredi 3 octobre 2008

GILLES SAUSSIER "Logé chez l'habitant " - exposition

Une exposition sans domicile fixe de Gilles Saussier, les 4 et 5 octobre 2008, de 14h30 à 18h, Saint-Nazaire

Dans le cadre de son projet « Envers des villes, Endroit des corps » sur l'estuaire de la Loire, Gilles Saussier (artiste et photographe) répond à une commande de l'Association Solidarité et Créations (ASC) et de l'association d'éducation populaire Peuple & Culture 44 pour entreprendre un travail en mémoire d'un sans domicile fixe, Didier Harel, décédé à Saint-Nazaire en 2005.

Gilles Saussier et le sociologue Jean-Yves Petiteau ont demandé à différentes personnes ayant connu ce SDF (ami d'enfance, travailleur social, compagnon de squat...) de rassembler leurs souvenirs et de leurs proposer des itinéraires dans Saint-Nazaire. Enregistrés et photographiés, ces parcours se superposent et dessinent une autre topographie de Saint-Nazaire. Ils déplacent les questions de l'habiter (qui est dehors, qui est dedans ?), de l'étranger (comment devient-on étranger à sa propre ville ?), de l'hospitalité (quels lieux d'accueil pour les SDF mais aussi pour l'art en prise avec les questions sociales ?)

En écho à ce travail, Gilles Saussier présente un dispositif où des images extraites des itinéraires sont hébergées aux domiciles de particuliers en différents points de Saint-Nazaire (voir la liste des lieux).

Une sélection d'autres travaux est installée en contrepoint au Fanal-Scène Nationale (« L'île d'après », une vidéo de 17mn réalisée sur une île de Loire près d'Ancenis d'après l'itinéraire de Jean Bricard publié par Jean-Yves Petiteau et Isabelle Rolland en 1994, ainsi que des portraits d'habitants des îles fluviales du delta du Bengale extraits du projet « Living in the fringe »). Un journal de 12 pages en édition limitée conçu d'après l'itinéraire de Yannick Richard, ami d'enfance de Didier Harel, est mis à la disposition du public dans chacun des lieux de visite ainsi qu'au restaurant social du Trait d'Union qui ouvre ses portes au public à l'occasion de cette exposition. Cet objet est le fruit d'une collaboration entre Gilles Saussier et le graphiste David Poullard.

TRIO JOUBRAN - rencontre


Rencontre avec le Trio Joubran à Escal’Atlantic, le vendredi 3 octobre à 12h30, en partenariat avec Escal’Atlantic

Un air de voyage aux couleurs de la Méditerranée flottait sur la rencontre avec les musiciens du Trio Joubran ce vendredi midi dans le petit salon du bar du paquebot d’Escal’Atlantic. Avec la dizaine de personnes présentes, nous avons surtout parlé musique comme par exemple les différences de tons qui existent entre la musique orientale et la musique occidentale, ou encore quels autres instruments plus occidentaux pourraient accompagner les ouds et les percussions. Nous avons demandé au percussionniste Yousef Hbeisch de quelle manière il s’était intégré à ce trio de oud… Nous avons aussi parlé un peu de la Palestine avec l’aîné Samir Joubran, ou plutôt de son statut d’artiste musicien palestinien et de sa relation à la musique. Les échanges se sont fait en anglais, en français, parfois en arabe. Merci encore à Andrea Klose d’avoir traduit cette belle rencontre qui pendant une heure nous a fait voyager vers d’autres destinations…

mercredi 1 octobre 2008

GUY ALLOUCHERIE - Retour sur 15 jours de résidence

La résidence d'écriture de Guy Alloucherie s'est s'achevée après quinze jours très denses. Beaucoup de rencontres et d'échanges autour de la question « Art, Culture, Société et population », mais aussi autour des activités et des spectacles proposés par le fanal. Durant ces quinze jours, nous avons aussi beaucoup réfléchi à ce que l'on pourrait inventer pour que les populations se sentent plus concernées par l'Art. Mais aussi, à ce que les artistes pourraient inventer en considérant différemment les populations.
On s'est aussi beaucoup amusé du nouveau statut de Guy Alloucherie : stagiaire relations publiques au fanal. Il a en effet souhaité nous accompagner dans tous nos rendez-vous en plus de ceux qui avaient été organisés pour les expérimentations de sa résidence. Il nous a donc suivies dans nos permanences dans les Comités d'Entreprises, dans les maisons de quartier, à l'Université Inter Age, aux CEMEA, à l'ITEP...
Et puis il y a aussi eu des moments de « suspension », comme le jour où nous avons rencontré Claudine Cottain, directrice de ASC (Action Solidarité Création) qui nous a parlé de son projet avec le plasticien Gilles Saussier autour d'itinéraires de SDF dans Saint-Nazaire. Elle nous a aussi beaucoup parlé de jeunes qui « décrochent » et plongent dans l'errance. De trois morts violentes en l'espace du seul mois de juin. Et puis, après avoir mangé avec elle au Trait-d'Union, nous avons feuilleté les carnets de Claudine Henri, une femme qui vit dans la rue et un peu à l'hôtel quand elle a de l'argent. Guy en a parlé dans sa performance du lendemain. « Les carnets de Claudine Henri, à la manière de Sophie Calle ».
Que ce soit lors des rencontres ou des discussions qui ont suivies les soirs de performances, beaucoup d'idées, de réflexions, d'engagements et d'émotions ont été partagés par le public, Guy Alloucherie et l'équipe du fanal.

Véronique Leroux, animatrice au CEMEA nous a envoyé un compte-rendu de la rencontre entre Guy Alloucherie et une vingtaine de stagiaires au tout début de leur formation d'animateur. Ce jour-là c'est Angèle qui l'accompagnait.

Histoire d'une rencontre

Pour créer une rencontre, il faut... une rencontre !
Sur un quai de gare, par exemple. Un lundi, à midi. A Saint-Nazaire Angèle est là. Angèle Kurczewski est responsable des relations publiques au Fanal. La Scène Nationale, à Saint-Nazaire.
Elle attend. Ça tombe bien, moi aussi.
Le train a du retard. Encore mieux ! La conversation durera plus longtemps :
« Alors, cette rentrée ? »
« Guy Alloucherie revient en Résidence au Fanal »
« Guy Alloucherie ! Du Nord-Pas-De-Calais ? De la Compagnie H.D.V.Z. ? »
« Oui, et il reprend ses conversations avec les habitants, les animateurs des Maisons de Quartier, des Comités d'Entreprise, sur l'art, le peuple, la culture. »
« Et une conversation avec des animateurs en formation, c'est possible ? »

Oui, c'est possible ! Tout comme il sera possible d'avoir 10 places pour assister à la présentation d'un « chantier » en cours, la veille de notre rencontre.

Mercredi 24 septembre 2008. 19h. Nous sommes 10 au Fanal :
Jeremy, Emilie, François, Marie-Noëlle, Thomas, Sabrina, Fabien, Elodie, Emeric, et moi.
Nous entrons dans une petite salle, déjà plongée dans l'obscurité. Des chaises, des coussins au sol. C'est presque confortable.
A droite, à gauche, face à nous : 3 écrans. Sur l'un, nous verrons défiler des photos ; c'est l'album de photos, de ceux que l'on feuilletait en famille à une époque lointaine d'avant le numérique. Sur un second, des photos de paysages seront cette fois fixées, mais nous y verront aussi des personnages en mouvement qui racontent de leurs mains, de leurs corps, sans que leurs mots soient audibles, le parcours qu'ils ont effectué pour se rendre de chez eux au Fanal. Certains ont l'air de venir de loin, alors que d'autres semblent avoir à peine franchi 100 mètres. Le troisième écran face à nous donne à voir et à entendre des hommes et des femmes qui sont là, qui se montrent, dans leur quartier, posant devant leur porte, qui nous parlent de leur rapport à l'art, à la culture, à l'autre, à la société, à eux-mêmes.

Poésie, danse, graff, musique, photo, vidéo... Nous sommes là, nous 10, et quelques autres, installés, dans la petite salle déjà plongée dans l'obscurité, à nous laisser happer par l'univers de Guy Alloucherie. Du Nord-Pas-De-Calais. De la Compagnie H.D.V.Z.

Angèle a dit « Je vous préviens, ce n'est pas un spectacle. ».
Que de précautions ! Crains-t-on que nous éprouvions quelque déception ? Mais si ce qui va se passer témoigne d'une forme en cours d'élaboration, du tâtonnement comme ingrédient fabuleux du processus de création, c'est alors nous laisser pénétrer dans l'atelier de l'artiste et nous offrir dans cette découverte une proximité toute en subtilité.

Guy Alloucherie est là, derrière son micro. Musique et paroles. Son débit est rapide. Trop diront certains. Ses mots pas toujours audibles. Comme si il y avait tant à dire. Comme si pourtant il ne voulait pas tout nous dire. Mais pour autant continuer à dire. Sa famille. La mine. Là-bas, dans le Nord-pas-de-Calais. Ses frères et soeurs, qui ne comprennent pas toujours ce qu'il fait. Sa blague de potes et de bistrot. Histoire. Culture. Art. Peuple.
Guy Alloucherie, il le tend aussi son micro, vers ceux qu'on ne voit pas ou encore vers ceux qui accompagnement ceux que l'on ne voit pas. Il révèle la beauté cachée, l'engagement. Il se fait un devoir de mettre son art au service des citoyens.

Pendant 1 heure, nous étions partis en voyage.
Atterrissage autour d'un verre. Partage des sensations et déjà 1er contact avec Guy.

Fabien a dit : « C'est bien que les images nous arrivent de plein d'endroits, comme ça on prend ce qu'on veut. »
Marie-Nöelle a dit : « Mon petit moment de poésie, ça a été la danse. »
François a dit : « C'est où Tremblay ? »
Jeremy a dit : « Je n'avais jamais vu cette lumière sur le bois de Beauregard. »
Thomas a dit : « C'est dommage que l'on ne se soit pas arrêté sur le 1er portrait. Celui du poète. »
Elodie a dit : « Cette écriture, ça ne fait vraiment penser à Philippe Minyana »
Sabrina a dit : « La Chesnaie, c'est mon enfance. C'est là où j'ai vécu. Papa et maman y sont encore. »
Emilie a dit : « Le jeune du film, il est vraiment comme les jeunes de ma structure, avec leurs histoires de cité. L'idée aussi qu'il y a des choses qui ne sont pas faites pour eux. Par exemple, quand on les reçoit avec des petits fours, il se demande si c'est vraiment pour eux, s'ils peuvent se servir. »
Emeric a dit : « Je viens de voir un truc bizarre. »
Guy regarde. Ecoute. Répond. Tranquille.
Pour ce soir, nous nous en arrêterons là. Le lendemain, c'est avec l'ensemble du groupe que nous accueillerons Guy et Angèle.

Jeudi 25 septembre 2008. 9h. Les stagiaires installent la salle. J'attends nos invités en bas de l'immeuble.
9h20. Guy et Angèle arrivent. Oui, il y aura du café.
En haut, dans la salle, 20 personnes nous attendent. Les chaises sont en cercle ; les tables sont couvertes de livres. Le café est prêt. « Noir, sans sucre. ».
De la gêne, de la maladresse en introduction, et puis c'est parti.
Angèle suggéra : « Ceux qui étaient à la soirée, pourraient raconter ce qu'ils ont vu ? »
Ils raconteront. Ils écouteront. Nous échangerons. Pendant 2 heures. L'art, la culture, le peuple. Ils parlent de ce qu'ils ont fait, de ce qu'ils ont vu. De ce qu'ils n'osent pas faire. Ils posent des questions. Ils ne sont pas d'accord. Et peut-être pas si en désaccord que ça. Dans ces joutes orales, la vie frémit. Certains se tairont. Une autre manière d'être là. Ou pas.
C'est leur 2é semaine de formation. Ils n'ont jamais échangé ainsi. Ensemble. La présence de Angèle et de Guy y est pour beaucoup. Essentielle même. Tant il est vrai que l'intelligence crée de l'intelligence, et le talent... de l'appétence. Leur démarche politique, poétique suscite l'espoir de transformations sociales possibles. La langue insolite de Guy intrigue. L'espace de formation des CEMEA encourage les turbulences.

Guy Alloucherie, du Nord-Pas- de-Calais. De la Compagnie H.D.V.Z, et Angèle Kurczewscki, du Fanal, à Saint-Nazaire, avec la complicité de l'Art, fabriquent du lien. Et en prennent soin.

Jeudi 25 septembre 2008. 11h30. C'est la pause. Café, clopes. Lumière d'automne. Nous sommes dehors.

Angèle et Guy nous quittent. Ils sont attendus pour le déjeuner au Trait d'Union ! On croirait presque quils l'ont fait exprès.

Véronique Leroux
CEMEA Pays-de-la-Loire
28 septembre 2008

GUY ALLOUCHERIE - résidence

Guy Alloucherie, Cécile et Clémence (relations publiques) devant chez Ninine.

lundi 29 septembre 2008

THÉÂTRE DU CENTAURE - résidence


La résidence du Théâtre du Centaure vient de s’achever. Camille, Manolo et le reste de l’équipe ont passé presque trois semaines dans la salle Estuaire sur le port. Ils ont multiplié les expérimentations, multiplié les supports de projection, ont imaginé tous les parcours possibles pour les Centaures. Les chevaux eux étaient un peu plus loin dans un haras à la Baule, mais le soir ils rejoignaient le port pour que les Centaures renaissent et puissent errer autour de la base sous-marine. Nous les avons donc assez peu croisés du faite de nos rythmes décalés, nocturnes pour les uns, diurnes pour les autres.
Les spectateurs présents le 11 septembre 2008 pour le lancement de saison ont eu en avant-première une performance devant les terminaux frigorifiques. L’apparition d’un Centaure aux portes de la salle Jacques Brel a marqué les esprits, et la performance aux pieds des grues en a fait rêver plus d’un. Il faudra maintenant attendre le mois de mai pour les retrouver aux abords de la base sous-marine. Une nouvelle saison…la saison des Centaures.

mardi 8 avril 2008

LYCÉEE GALILÉE - jumelage

Jumelage au lycée Galilée mené par Laurence Colin et 16 élèves.

lundi 7 avril 2008

CHRISTOPHE WALLEMME - rencontre

Rencontre à l’école de musique de Saint-Nazaire entre les élèves de la classe de jazz et Christophe Wallemme à laquelle 14 personnes ont participé.

dimanche 6 avril 2008

IME Clémence Royer - jumelage

Jumelage avec l’IME Clémence Royer animé par Laurence Colin avec la participation de 14 enfants.

mercredi 2 avril 2008

LYCÉE KERGUÉNEC - jumelage

Jumelage au lycée Kerguénec avec 22 élèves participant et mené par Claire Seigle-Goujon.

mardi 1 avril 2008

IME Clémence Royer - jumelage

Jumelage avec l’IME Clémence Royer animé par Laurence Colin avec la participation de 14 enfants.

jeudi 27 mars 2008

LYCÉE GABRIEL DESHAYES - jumelage

Jumelage avec le lycée Gabriel Deshayes mené par Sophie Renou et Loïse Bosdeveix auquel 30 élèves participent.

mardi 25 mars 2008

IME Clémence Royer - jumelage

Jumelage avec l’IME Clémence Royer animé par Laurence Colin et 14 enfants.

mercredi 19 mars 2008

LYCÉE KERGUÉNEC - jumelage

Jumelage avec le lycée Kerguénec mené par Claire Seigle-Goujon avec la participation de 22 élèves.

mardi 18 mars 2008

LYCÉE GALILÉE - jumelage

Jumelage au lycée Galilée avec Laurence Colin et 16 élèves.

vendredi 14 mars 2008

STANISLAS COTTON - rencontre (médiathèque)

Rencontre avec Stanislas Cotton à la Médiathèque Etienne Caux à laquelle 12 personnes ont assisté.

Plusieurs personnes présentes avaient assisté à la répétition publique et/ou à la représentation de Si j'avais su j'aurais fait des chiens. Ils ont ainsi pu témoigner de leur sentiment, notamment sur le parti pris de la mise en scène, et solliciter l'avis de l'auteur: "Ca devient une partition supplémentaire, c'est plein de générosité. Dès l'instant où le metteur en scène a la pièce, il faut la lui laisser. C'est sur le plateau que se vérifie un texte."
Puis, Stanislas a effectué la lecture de quelques uns de ses textes "matériau pour le théâtre", faisant partie d'un projet en cours: "C'est une espèce d'Abécédaire qui essaye de faire état de la condition des femmes et des hommes dans le monde. C'est une espèce de voyage sur deux contrées, "Elles-alphabet" et "Ils-alphabet". Il y décline des histoires d'hommes et de femmes à une ou plusieurs voix. C'est avec une grande attention que les spectateurs ont découvert ses textes et son écriture prenant vie par sa voix et dans ses gestes. L'auditoire s'est laissé conduire tout au long de ce voyage littéraire vers des univers à la fois drôles, attendrissants et glaçants.

STANISLAS COTTON - rencontre

Rencontre entre Stanislas Cotton et 10 élèves en option théâtre du lycée Expérimental.

Des élèves du Lycée Expérimental ont fait la connaissance de Stanislas Cotton. De l'essence de l'écriture, en passant par le jeu de comédien et la mise en scène, les élèves ont pu lui soumettre leurs questions et lui faire part du ressenti et de l'interprétation qu'ils ont eu du texte Si j'avais su j'aurais fait des chiens.
Avant de se confronter à l'auteur, ils ont suivi plusieurs étapes de la création dont, une répétition durant la résidence de création de Vincent Goethals. C'est après qu'ils ont fait la rencontre de Stanislas Cotton, comme un "retour sur expérience" juste avant d'assister à l'étape finale, le spectacle Si j'avais su j'aurais fait des chiens présenté au public.

Ce parcours les a interpellé, notamment sur la manière dont un texte peut passer du livre à la scène :

"On s'est posé la question de savoir comment ils pouvaient mettre en scène un texte aussi cru?"

Stanislas Cotton leur a ainsi expliqué le balancement qui se fait entre l'auteur, ce qu'il a voulu transmettre et le metteur en scène, sur ce qu'il veut retransmettre:

"C'est sur la scène que le texte prend vie. Les acteurs en donnent l'essence. [...] Quand on lit, on se fait une idée. Même chose pour le metteur en scène qui a des images, des impressions qu'il met en oeuvre pour donner aux spectateurs. Le résultat est lié à la ligne esthétique qu'empruntera le metteur en scène. L'essentiel est que ça garde le sens que j'ai voulu y mettre. Quand j'écris, j'ai des images, je vois des espaces de jeu. Je rêve. Ici, la rencontre avec Vincent est une vraie rencontre artistique entre ma langue de théâtre et l'esthétique de Vincent, ce qu'il a envie de dire au théâtre."

jeudi 13 mars 2008

LYCÉE GABRIEL DESHAYES - jumelage

Jumelage théâtre avec le lycée Gabriel Deshaye auquel 30 élèves participent sous la direction de Loïse Bosdeveix et Sophie Renou.

mercredi 12 mars 2008

STANISLAS COTTON - rencontre

Rencontre avec 18 élèves d’une classe de terminale du lycée professionnel Sainte Thérèse avec Stanislas Cotton.

mardi 11 mars 2008

IME Clémence Royer - jumelage

Jumelage de théâtre à l’IME avec Laurence Collin auquel 12 personnes ont participé.

STANISLAS COTTON - rencontre

Rencontre avec 14 élèves de la classe de première technique d’Yvane Lepen du lycée Aristide Briand avec Stanislas Cotton.

jeudi 6 mars 2008

LYCÉE GABRIEL DESHAYES - jumelage

Jumelage au lycée Gabriel Deshaye avec Loïse Bosdeveix et Sophie Renou de la Cie Fidèle Idée auquel 32 élèves participent.

mercredi 5 mars 2008

VERONIQUE CAYE (Mademoiselle Julie) - rencontre

Rencontre avec Véronique Caye (collaboratrice de Jacques Vincey) avec la classe de seconde d’Yvane Lepen, comprenant 32 élèves, après le spectacle de Mademoiselle Julie.

Dans le cadre de l'école du spectateur au fanal, des élèves de seconde du lycée Aristide Briand ont assisté à la représentation de Mademoiselle Julie d'August Strindberg mise en scène par Jacques Vincey. Suite à cette expérience, ils ont eu l'occasion, dès le lendemain, de rencontrer Véronique Caye, sa collaboratrice artistique sur le projet. Les élèves lui ont fait part de leurs impressions et des questionnements que ce spectacle avait provoqué en eux.

Véronique Caye a donc débuté cette rencontre en effectuant un tour d'horizon des métiers participants à la création d'une pièce de théâtre et du rôle qu'y tient chacun d'entre eux. Ensuite, l'échange a navigué de la pièce de Strindberg au monde du théâtre dans son ensemble.

Le choix de mise en scène les à la fois surpris et séduit comme l'évoque une élève :

-"Pourquoi avez-vous choisi d'être moderne au niveau des costumes, des décors, alors que le texte est ancien?"
- Véronique Caye : "C'est toute la question du théâtre contemporain. Aujourd'hui, il s'agit de réinventer les choses et non de les reproduire à l'identique, l'intérêt et le travail se situent là. Il faut confronter le texte avec notre époque. L'histoire de Strindberg, l'auteur, de son rapport avec les femmes, de sa vie, du mélange qu'il fait entre sa vie publique et sa vie privée, sont traités ici et sont des sujets intemporels."

Du décor aux personnages, du texte aux corps de métiers, les échanges furent riches et nombreux. Ce fut une rencontre où élèves et artiste ont pu se rejoindre et où les mécanismes du spectacle ont pu leur être dévoilés.

Paroles d'élèves :

"C'était intéressant au niveau des décors et des personnages, on ne s'ennuie pas."

"C'est plus facile d'entrer dedans, malgré le texte vieillot, avec des décors plus modernes, plus actuels."

LYCÉE KERGUÉNEC - jumelage

Jumelage auquel participent 22 élèves du lycée Kerguénec avec la danseuse Claire Seigle-Goujon de la Cie NGC25

jeudi 14 février 2008

VINCENT GOETHALS - rencontre - répétition


Répétition scolaire Si j’avais su j’aurais fait des chiens avec :
10 élèves du lycée expérimental de l’option théâtre
14 élèves du lycée Aristide Briand (1ère technologique de Yvane Lepen)
18 élèves de Michèle Bruyès

Vincent Goethals a ouvert les portes de salle Tati afin de permettre aux élèves d’entrevoir le processus de création de Si j’avais su j’aurais fait des chiens, pièce pour laquelle il est actuellement en résidence au fanal. Il a tout d’abord commencé par présenter la pièce et son auteur Stanislas Cotton. Le travail qu’effectue Vincent Goethals porte à la fois sur un territoire, sur une langue et sur un auteur.

« C’est un théâtre qui est politique tout en étant poétique. C’est une pièce avec une langue très écrite, très rythmique. Elle nous montre et nous questionne sur notre société. » « Les personnages sont dans un petit monde qu’on a grossi. Ils sont toujours un peu ridicules, rien que par leur nom Patatras par exemple. Puis, ça se retourne, ces personnages vont devenir pathétiques et très touchants. C’est une émotion qui se pose à nous, qu’est-ce qu’on fait de nos vies, qu’est-ce qu’on fait de nos sociétés ? » « Pour ce travail, nous avons goûté les mots, on est dans la gourmandise des mots avec ce texte. Le personnage naît à travers les mots et nous nous en aidons pour que le personnage existe. »

Cette pièce et sa mise en scène nous font entrer dans l’univers mental d’Angéline. Des lampes suspendues au dessus du plateau nous suggèrent ces petites cases de notre esprit. Sa parole les active, elle ouvre et ferme ses tiroirs de mémoire tout au long de son récit. C’est un univers satirique et haut en couleurs qu’ont pu découvrir les élèves.
A l’issue de cette rencontre, certains d’entre eux ont exprimé la gêne qu’ils ont ressentie par rapport à ce texte qui les a choqué. Il leur aura été proposé, suite à cet échange, de rencontrer l’auteur, Stanislas Cotton, pour éclairer leur point de vue avec lui.

Paroles d’élèves :

« C’est intéressant de voir comment vous travaillez tous ensemble, de voir votre façon de travailler. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de monde qui pouvait travailler autour d’une pièce de théâtre.»

« Ça m’a vraiment donné envie de revenir. Je ne me suis pas sentie exclue de ce qui se passait et j’ai vraiment apprécié cette relation que j’ai pu avoir avec ce qui se passait sur le plateau. »

mercredi 13 février 2008

LYCÉE ARISTIDE BRIAND - rencontre

Rencontre avec Guillaume Gatteau (metteur en scène) pour Le Palais des fêtes avec la classe de Soizic Morvant, comprenant 29 personnes, avant la venue au spectacle.

Le Palais des Fêtes
de Yukio Mishima - mise en scène Guillaume Gatteau
.

LYCÉE ARISTIDE BRIAND - rencontre

Rencontre avec Loïse Bosdeveix (assistante de mise en scène) pour Le Palais des fêtes avec la classe de Frédérique Cheval, comprenant 29 personnes, après la venue au spectacle.

Le Palais des Fêtes de Yukio Mishima - mise en scène Guillaume Gatteau.

vendredi 8 février 2008

RACHID OURAMDANE - rencontre


Rencontre avec Rachid Ouramdane (répétition scolaire avec 10 élèves du lycée expérimental, 15 élèves du lycée Notre Dame)

Des élèves ont pu assister à une répétition publique de Rachid Ouramdane durant sa dernière semaine de résidence de création au fanal de Loin…, où ils ont pu découvrir son processus de recherche.
Rachid Ouramdane a débuté cette rencontre par une rétrospective de son travail et du point de départ de ses explorations, son voyage au Vietnam.

« Ce que je cherche, c’est revisiter l’histoire par les choses qui nous construisent. ».

Il part notamment de l’individuel pour se diriger vers le collectif, c’est la petite histoire qui donne la main à la grande histoire. Son travail chorégraphique se construit sur une globalité, c’est l’espace en scène, ce n’est plus uniquement le geste du danseur mais le geste de la scène qui nous est offert au regard. L’image y tient une place importante, elle est sculpturale, il la taille, il la découpe, elle participe à la distribution de l’espace scénique, aux basculements de son statut, ce qui conduit le spectateur à une expérience plus sensible que technique. S’en est suivi, la présentation des prémices de sa future création. Puis, les élèves ont pu le questionner à propos d’un des ses spectacles, Les morts pudiques, qu’elles avaient pu voir au fanal au mois de novembre.
Elles ont trouvé cela très intéressant d’entrouvrir le rideau sur le processus de création d’un spectacle. Ce regard porté les a touchées, notamment l’émotion transmise par le danseur et ses gestes « simples » au service d’une parole.

Paroles recueillies :

« J’aime son travail, quand il danse, il nous propulse dans un autre monde. C’est une danse vivante par la fragilité de l’être, les émotions, c’est pas seulement esthétique. »

« C’est bien de voir de la danse qui n’est pas seulement esthétique mais qui est dans la recherche d’un propos. C’est une danse surprenante par ses formes diverses qui permet une ouverture d’esprit. »