mardi 31 mars 2009

TOUT CE QU'ON N'A PAS DIT DE FEVRIER ET MARS...

On avait posé dès le départ que ce blog ne serait pas exhaustif. On s’était dit que ce serait une trace. On se doutait bien que rendre compte au jour le jour de notre activité serait intenable. Nous sommes dans le "diktat" du quotidien, dans la gestion des priorités, dans l’inévitable traitement de l’urgence. On pourrait dire que cette trace est une priorité. Elle l’est certes, mais retour à la case traitement de l’urgence.

Donc maintenant il faut « résumer » en un seul texte deux mois d’activités. Deux mois intenses de propositions où il faudrait parler :

- D’accueil de spectacles (12 au total et deux cycles cinéma)
- De rencontres : avec l’auteur de polar Jean-Hugues Oppel autour de l’adaptation d’un genre à l’écran ou encore avec Florence Masure la comédienne du spectacle Boucherie Chevaline de Wladyslaw Znorko.
- D’un stage de danse pour des danseurs amateurs avec Françoise Leick qui a dansé la pièce May B de Maguy Marin pendant des années et qui est venue en transmettre des extraits le lendemain du soir où l’on accueillait le spectacle.
- Du projet réalisé avec des élèves du Lycée Professionnel Boulhoche qui ont travaillé, dans le cadre d’un jumelage, avec le réalisateur Stéphane Chemin et leur prof d’Arts Plastiques Eléonore à la réalisation d’un vrai faux journal concernant leur lycée. Ils viennent d’en achever le montage.
- De cet autre projet de jumelage, qui s’est déroulé durant le mois de mars avec le danseur Yasmin Ramani et des jeunes de l’Itep de La Baule. Comment parler du parcours de chacun d'entre eux à travers la danse hip-hop? Au départ, on avait pensé réaliser ce projet avec Guy Alloucherie, Yasmin Ramani et les jeunes en s’inspirant du travail sur autobiographique que Guy avait réalisé avec Hamid Ben Mahi "Faut qu'on parle". Mais Guy Alloucherie travaille beaucoup et on n’avait pas trouvé de dates possibles. Yasmin a fait un super boulot. Il vient de nous dire qu’il a fini le montage et qu’on allait pouvoir voir le film qui est né de ce travail. On en reparlera et du LP Boulhoche aussi.
- Des enfants de l'IME Lucien Desmonds qui ont commencé au début du mois à travailler avec la danseuse Akiko Hasegawa. C’est le deuxième projet d’Akiko avec des enfants d’IME. Certains d’entre eux ont déjà travaillé avec elle. Ils prennent un plaisir fou à la retrouver et à danser à nouveau avec elle malgré les nombreuses difficultés. De ce projet aussi on reparlera.
- D’une résidence de re-création d’un spectacle de Pierre Hoden 33 Evanouissements d'après trois nouvelles de Tchékhov mises en scène par Vsévolod Meyerhold, et de toutes les personnes (lycéens de lycées professionnels, étudiants étrangers résidant à Saint-Nazaire, lycéens d’option théâtre, groupe théâtre de l’hôpital psychiatrique) qui sont venus suivre le travail en cours et discuter avec Pierre Hoden.) Il faudrait relater mot à mot la rencontre à l’IUT entre Pierre et des étudiants chinois. Dire qu’à un moment, l’un d’entre eux a comparé la liberté des personnages féminins chez Tchékhov à celle des femmes chinoises vivant sur la côte ouest, très différentes de celles vivant à l’intérieur du pays !
- De la soirée cinéma russe animée par l’association Version Originale et de la rencontre avec Gérard Abinsour biographe de Vsévolod Meyerhold et spécialiste du théâtre russe, qui a suivi la projection du film Le Bannissement d’Andreï Zviaguintsev. Et ne pas oublier le thé russe et les petits pâtés à la viande, les pirojki, offerts par l’association franco-russe de Saint-Nazaire.
- De spectacles vus et de rencontres faites avec des collègues, ailleurs, dans d’autres villes, qui travaillent sur d’autres territoires, dans les quartiers Nord de Marseille par exemple. Il faudrait prendre le temps de raconter les projets développés par Géraldine Garnier au sein de la compagnie Cosmos Kolej de Wladislaw Znorko à La Gare Franche et dire l’importance que ça a …
- D’un colloque auquel nous avons assisté à Bordeaux. Organisé par le journal la Scène Pour une prospective du spectacle vivant et des politiques culturelles.

Dans l’intervention qui concluait ce colloque, Guy Saez de l’Observatoire des politiques culturelles a parlé d'une sorte « d’indigestion » provoqué par le mot territoire, désormais brandi en toutes circonstances.
Pourtant c’est une vraie question. Une vraie question qu’on doit se poser quand on travaille dans une structure comme la nôtre. Mais pour inventer des modes nouveaux de rencontres entre l’art, la culture et la population, il faut sans doute déjà énoncer ce qu’on remet en cause. On ne part jamais de rien. Donc partons de ce constat simple : Saint-Nazaire ne ressemble pas aux quartiers Nord de Marseille. Les quartiers Ouest de Saint-Nazaire ne ressemblent pas au quartier du Centre ville, le quartier d’Avalix a peu de chose en commun avec celui de Méan-Penhoët… Une évidence ? oui sans doute, et quand on parle avec les habitants de ces différents quartiers, arrive au grand galop la question de la diversité (géographique, architecturale, sociale, professionnelle etc) et en creux celle de l'égalité. Et quand on se rapproche encore un peu plus de "l’intimité" de chaque personne, qu’on les interroge sur leur rapport à l’art et à la culture, chaque trajectoire est là encore différente.
La saison passée, Lola Chevalier, étudiante en sociologie, était restée plusieurs semaines dans le service pour étudier des itinéraires de spectateurs du fanal. Qu’est-ce qui les avaient conduits à avoir une pratique culturelle ? Chaque parcours était différent. C’est sans surprise nous direz-vous ? Oui mais là encore pour essayer de réinventer, il faut savoir ce qu’on remet en cause. Ici ce serait remettre simplement en cause le fait qu’il existerait une méthode miraculeuse, un parcours balisé qui conduirait tout droit vers l’art et la culture.
Dire cela, c’est aussi réaffirmer qu’il faut continuer à chercher encore et encore, à inventer comme le font certains artistes. Essayer, nous aussi, à notre endroit, évidemment sans se substituer aux artistes, de réfléchir et de les accompagner dans cette recherche de nouveau rapport à l’art, à la culture et à la population. Ça veut dire aussi accepter que le rapport au public se rejoue à chaque fois, en fonction de chaque projet artistique...

lundi 30 mars 2009

ROUGE MADRAS

Toute l’équipe du fanal a participé aux manifestations nationales du 29/01 et du 19/03. Pour la première, les différentes structures culturelles de la ville, personnels permanents et intermittents réunis derrière une même banderole pour défendre nos missions de service public. Pour la seconde, on n’a pas ressorti la banderole. On s’est dit qu’on avait « l’embarras du choix… ». Qu’on pouvait défiler aux côtés des représentants des différentes entreprises de Saint-nazaire dont certaines sont touchées de plein fouet par les réductions de personnels, la diminution des productions et le chômage partiel qui en découle. On connaît tous des personnes concernées. Ou bien avec les parents d’élèves, les infirmières, les enseignants, les travailleurs sociaux, les chercheurs …